Le dollar est à éviter. Lequel? Les deux

Jules Boudreau, M.A., CFA
Économiste principal, équipe des stratégies multi-actifs Mackenzie

Faits saillants

  • L’économie canadienne a amorcé une phase de ralentissement qui se poursuivra en 2024, ce qui rend le dollar canadien vulnérable.
  • Même si l’économie américaine est beaucoup plus vigoureuse, l’avenir du dollar américain n’est pas plus reluisant, compte tenu de son prix élevé par rapport à sa juste valeur à long terme.
  • L’investisseur multi-actifs averti n’a pas à se limiter à choisir entre le dollar canadien et le dollar américain, puisque d’autres monnaies offrent des perspectives plus intéressantes.

Le ralentissement de l’économie canadienne constituera un obstacle pour le dollar canadien au cours des prochains trimestres. Comme nous l’avons mentionné dans le commentaire du mois dernier, nous pensons que la Banque du Canada (BdC) a fini de relever les taux. Dans son rapport d’octobre sur la politique monétaire, la BdC a sabré ses prévisions de croissance de l’économie canadienne. Pour la première fois depuis que l’inflation s’est emballée dans la seconde moitié de 2021, la BdC estime que l’écart de production est à peu près neutre, ce qui signifie que l’économie canadienne est de nouveau équilibrée. Les prévisions de la BdC ont fait particulièrement fausse route au cours de la période qui a suivi la pandémie, mais cette fois-ci, nous sommes d’accord avec ses attentes de ralentissement.

Les signes avant-coureurs d’une décélération se dessinent au Canada, tandis que l’économie américaine semble encore robuste

Tendances des indicateurs économiques, Canada et États-Unis

Tableau : Canada, PIB, logement et construction en baisse. Emploi, inflation et ventes au détail inchangés. États-Unis : PIB, ventes au détail, logement et inflation en hausse, emploi inchangé.
Source : Bloomberg, équipe des stratégies multi-actifs Mackenzie. Indicateurs utilisés pour le calcul des tendances pour chaque rangée : PIB et prévisions du PIB de Consensus Economics (« Produit intérieur brut [PIB]) »; taux d’emploi des personnes âgées de 25 à 54 ans, taux d’emploi et taux de chômage (« Emploi »); ventes au détail réelles (« Ventes au détail »); mises en chantier et ventes de logements (« Habitation et construction »); IPC, IPC réduit, IPC médian et prévisions de Consensus Economics pour l’inflation au Canada, l’IPC et l’IPC de base, et prévisions de Consensus Economics pour l’inflation aux États-Unis (« Inflation »). Nous utilisons une moyenne de la tendance sur un mois et sur trois mois, sauf pour le PIB, où nous utilisons la croissance du trimestre le plus récent.


Même si la BdC en a probablement terminé avec ses hausses de taux, nous ne prévoyons pas de réductions de sitôt.
La BdC naviguera prudemment autour de la ligne de 5 % pendant quelques trimestres. Les données sur la croissance et l’emploi seront trop faibles pour justifier des hausses, mais l’inflation demeurera trop élevée pour permettre des réductions.

Réduire les taux avant que ne le fassent d’autres économies développées serait un catalyseur clair de la dépréciation du dollar canadien. Étant donné la faible probabilité d’abaissement des taux au Canada, nous ne prévoyons pas un effondrement du huard. Toutefois, nous nous attendons à ce qu’il faiblisse par rapport à la plupart des devises mondiales. Dans l’univers de 23 devises de notre Fonds global macro, le dollar canadien fait partie des monnaies que nous aimons le moins.

Parlant des monnaies qui nous plaisent le moins, le dollar américain se situe également en queue de peloton. L’économie américaine est plus stable que son homologue canadienne. Les signes d’une détérioration des données économiques sont rares, la politique budgétaire restera expansionniste et les investissements des entreprises sont robustes. Nous nous attendons même à ce que la Réserve fédérale américaine relève son taux à 5,25 % au cours des prochains mois, ce qui soutiendrait la valeur du dollar américain. Mais même si le contexte macroéconomique est favorable au dollar américain, la monnaie est tout simplement trop chère.

Le dollar américain demeure dispendieux par rapport aux autres monnaies mondiales

Taux de change effectif réel du dollar américain, écart par rapport à la moyenne historique

Graphique : Taux de change effectif réel du dollar US, l’écart de la moyenne historique est présentement de +17 %.

Source : Bloomberg

La juste valeur doit toujours être un point d’ancrage lorsque l’on investit dans des devises. Supposons qu’un titre présente d’excellentes perspectives de croissance, mais qu’il se négocie à un ratio cours-bénéfice de 40. L’achèteriez-vous? Probablement pas. Les investisseurs ne devraient pas ignorer les évaluations boursières, quels que soient les paramètres fondamentaux, et le même principe s’applique aux opérations de change.

À l’heure actuelle, le dollar américain est fortement surévalué par rapport aux autres monnaies, tandis que les perspectives de l’économie canadienne sont particulièrement sombres. Ces deux forces s’annulent plus ou moins et nous laissent sans préférence réelle pour l’une ou l’autre des devises. Heureusement, nous ne sommes pas limités à ces deux monnaies. Dans notre Fonds global macro Mackenzie, nous établissons régulièrement des positions dans 23 monnaies différentes et avons la possibilité de choisir d’autres monnaies à l’extérieur de cet univers si nous décelons une occasion. 

Le dollar américain est la monnaie la plus surévaluée de toutes les monnaies des économies avancées

Juste valeur à long terme par rapport au dollar américain

Graphique : Huard 10,3 % au-dessous de la juste valeur à long terme vs $ US. GBP, -11,2 %; NZD, -16,4 %; AUD,-20,5 %; Euro,-20,6 %; SEK, -29,4 %; JPY, -35,6 %; NOK, -40,1 %.
Source : Calculs de l’équipe des stratégies multi-actifs Mackenzie.



L’un des thèmes de longue date de notre positionnement en devises est notre préférence pour les monnaies latino-américaines.
Après quelques années difficiles à la fin des années 2010 et un choc brutal en 2020, les monnaies d’Amérique latine ont été très bon marché. Puis, en 2021, les profils macroéconomiques des pays de la région ont commencé à s’améliorer sensiblement. Une forte demande pour les produits de base a contribué à rééquilibrer les soldes externes. Et les banques centrales ont commencé à relever les taux bien avant celles des pays plus riches. Les taux brésiliens avaient grimpé à 10,75 % lorsque la Réserve fédérale a commencé à hausser son taux en mars 2022.

Quelques années plus tard, nous aimons toujours les monnaies de l’Amérique latine. Mais nous avons réduit la taille de nos placements dans cette région. Même si les taux d’intérêt demeurent élevés et que les balances des paiements ne se sont pas détériorées, les monnaies latino-américaines ne sont plus bon marché. Cette situation se produit généralement lorsque les devises enregistrent une croissance à deux chiffres, comme ce fut le cas pour la plupart des monnaies de l’Amérique latine au cours des dernières années. Ces jours-ci, nous aimons particulièrement le peso colombien, mais notre relation de longue date avec le peso mexicain et le real brésilien demeure solide. Nous préférons les monnaies latino-américaines aux monnaies des marchés émergents d’Asie, en particulier le peso philippin et le baht thaïlandais, des monnaies de pays exportateurs de produits de base dont la balance extérieure s’est gravement détériorée ces dernières années.

Au sein des pays du G5, nous apprécions les perspectives du yen japonais en tant que monnaie défensive. Il cadre bien avec nos positions acheteur sur les devises favorables à la croissance et à intérêt élevé d’Amérique latine. En revanche, le yen japonais a souffert du boom inflationniste persistant à l’échelle mondiale, de sorte qu’il est fortement sous-évalué par rapport à ses paramètres fondamentaux à long terme. Selon nous, dans le cas d’un ralentissement de l’économie mondiale – ce qui n’est pas notre scénario de base, mais une possibilité – le yen serait l’un des meilleurs actifs à détenir dans un portefeuille. La diversification est essentielle, même lorsqu’il s’agit de monnaies!

Mise à jour sur les marchés financiers

Ce qui retiendra notre attention en novembre

14 novembre : inflation de l’IPC d’octobre aux États-Unis

  • Aux États-Unis, l’inflation a dépassé la cible en septembre et montre des signes évidents qu’elle se maintiendra au-dessus de 2 %. Les composantes de l’IPC dans la catégorie « services », qui comprend le loyer, les voyages et les restaurants, ont contribué à hauteur de 4 % à l’inflation mensuelle totale.
  • En l’absence d’un ralentissement de l’économie américaine – dont nous ne voyons aucune trace dans les données économiques – il est difficile de prévoir une baisse de l’inflation vers la cible de 2 % de la Fed.

15 novembre : ventes au détail d’octobre aux États-Unis

  • À la mi-novembre, la combinaison des ventes au détail et de l’IPC secouera les marchés.
  • En septembre, les ventes au détail ont de loin dépassé les attentes (+0,7 %, contre une croissance de 0,3 % prévue par la majorité des analystes). Les données sur les cartes de crédit des grandes banques américaines laissent entrevoir une croissance saine, mais plus lente, des ventes au détail en octobre (+0,3 % selon notre modèle interne).

30 novembre : PIB du troisième trimestre du Canada

  • Le Canada pourrait entrer dans une récession technique si les données révèlent que le PIB s’est contracté au troisième trimestre après un recul désaisonnalisé de 0,2 % au deuxième trimestre.
  • Nous nous attendons à ce que le Canada entre en récession, car les hausses de taux décrétées par la Banque du Canada en juin et en juillet auront un effet de ralentissement disproportionné sur l’économie canadienne.

Thème émergent : l’économie chinoise se stabilise, mais ne rebondit pas

Les récentes données économiques donnent à penser que le repli de la Chine au deuxième trimestre a atteint son paroxysme en juillet, et que l’économie s’est maintenant stabilisée. Les données sur le PIB du troisième trimestre ont été meilleures que prévu, tandis que les ventes au détail et la production industrielle ont rebondi en septembre. Au cours des derniers mois, les prix à la consommation ont quitté le territoire déflationniste. La création de nouveaux prêts semble s’être stabilisée à environ 20 % du PIB annualisé, un rythme suffisamment élevé pour empêcher l’économie chinoise d’entamer un ralentissement plus prononcé.

Les signes les plus encourageants sont que les dirigeants chinois sont prêts à prendre des mesures pour soutenir les ménages en difficulté. Depuis septembre, ils ont dévoilé des programmes de soutien à la mise de fonds et un mécanisme de restructuration des emprunts pour atténuer les pressions sur les gouvernements locaux surendettés.

Le gouvernement chinois a récemment annoncé un programme de relance d’un billion de yuans (137 milliards de dollars) pour sortir l’économie de la déflation. Le déficit budgétaire du gouvernement central dépassera ainsi la limite non officielle de 3 % du PIB. Cette volonté du gouvernement central d’augmenter ses emprunts est un excellent signe pour les perspectives à court terme de l’économie. L’un des principaux problèmes macroéconomiques en Chine est que la dette se cache aux mauvais endroits. Alors que les constructeurs d’habitations et les gouvernements locaux sont aux prises avec de mauvaises dettes, le bilan du gouvernement central est reluisant.

La Chine ne renouera pas avec les taux de croissance de près de 10 % qu’elle a connus dans les années 2000 et au début des années 2010. Les nouveaux investissements dans les infrastructures sont improductifs après des années de surconstruction, et les gains attribuables aux exportations seront plus difficiles à obtenir. Le meilleur pari du gouvernement pour un retour à la croissance est de stimuler la consommation des ménages, plutôt que de suivre son ancienne politique de transfert des revenus des ménages aux exportateurs. Nous ne nous attendons pas à un changement de politique aussi important sans un changement à la direction. Mais une stabilisation de la croissance intérieure est probable. Et cette stabilisation est nécessaire pour que tous les actifs liés à la Chine se redressent à la suite des évaluations déprimées. 

Le PIB de la Chine a dépassé les attentes au troisième trimestre et devrait maintenant atteindre la cible fixée

Graphique : La croissance du PIB de la Chine par rapport au trimestre précédent a été inférieure à la cible de 5 % du gouvernement au T2 2023 mais elle devrait remonter à 5,3 % au T3.
Source: Bloomberg

Opinions en matière de placement de l’Équipe des stratégies multi-actifs

Sommaire tactique

Actions : sous-pondération. Obligations souveraines : sous-pondération. Actions américaines : sous-pondération. $ US : neutre. Euro : surpondération Livre britannique : neutre. Yen : surpondération.
Source : Placements Mackenzie
Remarque : Les opinions exprimées dans ce document s’appliquent aux produits gérés activement par l’équipe des stratégies multi-actifs..

Points saillants du positionnement

Sous-pondération des actions : Notre opinion macroéconomique générale est celle d’un « atterrissage retardé » pour le reste de 2023 : une croissance résiliente (pas de récession aux États-Unis), une inflation persistante et des taux plus élevés pendant plus longtemps. L’élan de la croissance aux États-Unis est robuste, l’emploi, les investissements et la production industrielle ayant tous fait preuve de résilience au cours des derniers mois. Un scénario d’« absence d’atterrissage » est tout autant favorable que défavorable pour les actions : les conditions financières seront resserrées, exerçant de la pression sur les évaluations, mais les paramètres fondamentaux (nominaux) des entreprises devraient rester solides. En chiffres nets, nous sous-pondérons légèrement les actions, car nous croyons que le pessimisme et le resserrement des conditions financières l’emporteront sur les données fondamentales raisonnables des sociétés. En matière de composition d’actions, nous avons une légère préférence pour les actions internationales. Les actions américaines sont plus onéreuses depuis la récente poussée découlant de l’IA, et les actions internationales devraient tirer parti d’une croissance économique nominale robuste ainsi que de la stabilisation de la croissance chinoise.

Sous-pondération en obligations : Dans notre scénario de base d’une surchauffe soutenue de l’économie américaine, alimentée par des mesures budgétaires, l’inflation s’obstinera aux États-Unis et demeurera largement supérieure à la cible pour le reste de 2023 et la majeure partie de 2024. Nous apprécions certains segments des titres à revenu fixe d’un point de vue relatif, comme les obligations du gouvernement canadien et les bunds allemands à court terme. Mais en général, nous maintenons la sous-pondération des obligations.

Devises de MÉ exportateurs de produits de base : Les marchés émergents exportateurs de produits de base sont en bonne position pour dégager des rendements supérieurs dans ce contexte macroéconomique. Leurs soldes budgétaires et externes se sont améliorés grâce à la forte croissance mondiale nominale et aux prix élevés des produits de base. Leurs banques centrales ont commencé à rehausser leurs taux beaucoup plus tôt que le reste du monde. Par conséquent, ils ont en général atteint la fin de leur cycle de resserrement, réduisant le risque d’un resserrement excessif pouvant les plonger en récession. Mais le niveau des taux demeure élevé, présentant un portage positif par rapport à la plupart des autres devises. D’un autre côté, nous avons une opinion négative à l’égard des devises de certains pays asiatiques de MÉ. Leurs positions externes se sont gravement dégradées, et leurs taux d’intérêt sont relativement bas.

Resserrement du marché du pétrole : À l’heure actuelle, le marché du pétrole physique est très serré, particulièrement en raison de la baisse de production en cours d’un million de barils par jour par l’Arabie saoudite. En l’absence d’une récession mondiale, qui ne devrait pas se produire de sitôt compte tenu de l’élan positif aux É.-U. et des déficits expansionnistes de gouvernements partout dans le monde, le pétrole devrait rester en situation de sous-offre. Le positionnement est également optimiste envers l’univers du pétrole. Pour la plus grande partie de l’année 2023, les investisseurs ont exprimé leurs attentes récessionnistes au moyen de position vendeur sur dérivés du pétrole. Ces mises ont commencé à s’amenuiser, avec encore de l’espace pour cette tendance.

Divergence de la politique monétaire japonaise : La Banque du Japon a rehaussé sa tolérance envers son taux à 10 ans cible de 25 pb en décembre, et de 50 pb additionnels en juillet 2023. Avec un yen fortement sous-évalué et l’augmentation rapide de l’inflation de base, la BdJ pourrait prendre d’autres mesures de resserrement en 2023, poussant les taux à la hausse. Nous surpondérons le yen japonais dans nos fonds, et évitons les obligations du gouvernement japonais à long terme.

Pour d’autres nouvelles et commentaires au sujet des marchés, consultez notre page Le point sur les marchés

Rendements des marchés financiers en octobre

Rendements des marchés financiers en octobre
Remarques : Données sur les marchés obtenues de Bloomberg, au 31 octobre 2023. Les rendements des indices sont pour la période suivante : Du 1er octobre 2023 au 31 octobre 2023. Dans l’ordre, les indices sont les suivants : MSCI monde (monnaies locales), BBG Barclays Multiverse, S&P 500 (USD), indice composé TSX 60 (CAD), Nikkei 225 (JPY), FTSE 100 (GBP), EuroStoxx 50 (EUR), MSCI ME (monnaies locales), Russell 2000 — Russell 1000, Russell 1000 valeur — Russell 1000 croissance, contrat à terme Trésor 10 ans États-Unis, contrat à terme obligations État 10 ans Canada, contrat à terme obligations « gilt » 10 ans du R.-U., contrat à terme bund 10 ans Allemagne, contrat à terme obligations 10 ans Japon, BAML High Yield Master II, iBoxx US Liquid Investment Grade, Leveraged Loans BBG (USD), obligations provinciales (FTSE/TMX Universe), BAML Canada Corp, BAML Canada IL, BBG Gold, BBG WTI, REIT (MSCI Local), Infrastructure (MSCI Local), BBG CAD USD, BBG GBP USD, BBG EUR USD, BBG JPY USD.

Rencontrez vos auteurs

Jules Boudreau, M.A., CFA
Économiste principal, équipe des stratégies multi-actifs Mackenzie

Jules Boudreau est économiste principal au sein de l’équipe des stratégies multi-actifs Mackenzie. Jules mène les efforts en recherche macro de l’équipe, informant le positionnement de fonds d’investissement multi-actifs totalisant plus de 40 milliards $ en actifs sous gestion. Il effectue aussi l’analyse de tendances et d’événements économiques. Il présente régulièrement des exposés sur l’interaction entre les marchés et l’économie mondiale et ce, dans les deux langues officielles.

Avant de rejoindre Placements Mackenzie, Jules était à la Banque du Canada, où il contribuait à l’Enquête sur les perspectives des entreprises. Il menait aussi des recherches quantitatives sur l’efficacité de la politique monétaire et sur les dynamiques de l’inflation. Jules est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques de l’Université de la Colombie-Britannique, où il était boursier du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH). Il est aussi titulaire d’un baccalauréat en en sciences économiques et mathématiques de l’Université McGill. Il détient également le titre de Chartered Financial Analyst (CFA).