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Le coronavirus et une guerre des prix du pétrole provoquent des turbulences dans les marchés


Todd Mattina, PhD 
Vice-président principal, 
économiste en chef, cochef d’équipe 
Équipe des stratégies multi-actifs Mackenzie

L’aggravation de l’épidémie de coronavirus et une guerre des prix du pétrole ont fortement accru les turbulences dans les marchés financiers.  Le nombre de cas de coronavirus devrait nettement augmenter au cours des prochaines semaines en Amérique du Nord et en Europe, selon des épidémiologistes respectés. Même si le nombre de décès reste faible, les mesures essentielles prises pour contenir le virus devraient perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales et affaiblir la confiance des consommateurs. La guerre des prix du pétrole par l’Arabie saoudite, qui se produit à un moment inopportun pour l’économie mondiale, aggrave le choc économique provoqué par le coronavirus. L’augmentation de l’offre de pétrole pour accroître sa part de marché et évincer les producteurs de schiste américains a augmenté le risque de crédit dans le secteur de l’énergie à haut rendement. 

Le recul marqué des marchés partout dans le monde a augmenté le stress de plusieurs façons :

  • Volatilité des marchés boursiers. Les coupe-circuits ont freiné les échanges dans les marchés américains après une forte pression de vente. Les marchés boursiers sont maintenant entrés en territoire baissier après avoir reculé de plus de 20 %. La baisse des actions américaines de 9,5 % jeudi a constitué la pire journée pour le S&P 500 depuis 1987. Le S&P TSX a reculé de 12,3 %, sa pire journée depuis mai 1940.
  • Comportement inhabituel des rendements des obligations du Trésor. Les obligations de grande qualité évoluent généralement de façon contraire aux actions dans des scénarios de réduction du risque. Jeudi, les rendements des obligations du Trésor américain se sont négociés à la hausse pendant la session alors que les actions reculaient. Ces mouvements indiquent que les investisseurs potentiellement en difficulté ou à court de liquidités ferment des opérations ou lèvent des fonds. Cette évolution des marchés a en partie encouragé la Réserve fédérale à intervenir dans les marchés monétaires avec des opérations de liquidités sans précédent (voir ci-dessous).
  • Évaluation d’une inflation inhabituellement faible par les marchés. Le recul rapide des rendements obligataires au cours des deux dernières semaines signifie un point mort d’inflation ou un taux d’inflation attendu de moins de 1 % aux États-Unis pendant les dix prochaines années, ce qui n’a pas été pris en compte par les marchés depuis 2009.
  • Élargissement important des écarts de crédit. Les écarts de crédit des obligations de sociétés à rendement élevé ont grimpé à plus de 700 points de base cette semaine, comparativement à environ 350 points de base à la mi-février. Dans le secteur de l’énergie, les écarts pour le rendement élevé ont plus que doublé pour atteindre plus de 17 % depuis la mi-février, un niveau observé pour la dernière fois en 2016. L’élargissement des écarts des titres des sociétés augmente la pression sur le financement des entreprises.
  • Pression subie par les marchés monétaires. Pour la troisième fois en quatre jours, la Réserve fédérale américaine a annoncé des mesures pour augmenter ses prêts dans le marché essentiel de mise en pension de titres (ou repo) aux États-Unis, un marché où les investisseurs échangent des obligations de grande qualité contre des liquidités à court terme. La Fed se tient prête à injecter plus de 5 billions au besoin en prêts à court terme par adjudications hebdomadaires jusqu’au 13 avril. Ces injections de liquidités à court terme sont importantes pour garantir que le financement à court terme reste liquide pour les investisseurs et les autres emprunteurs.

Les décideurs politiques devraient prendre des mesures supplémentaires pour aider à calmer les turbulences des marchés en assouplissant encore plus les taux des banques centrales, en assurant la liquidité du financement et en mettant en place des mesures de relance budgétaire qui soutiennent les secteurs et les travailleurs vulnérables.

Les investisseurs à long terme devraient continuer de rééquilibrer leurs portefeuilles en fonction de la composition de leurs actifs à long terme. Le coronavirus et le choc pétrolier ne devraient pas affecter la croissance des bénéfices des entreprises à long terme et les taux d’intérêt à long terme, qui déterminent en grande partie la juste valeur à long terme des indices boursiers. Dans ce contexte, plusieurs facteurs importants doivent être pris en compte, dont les suivants :

  • Horizon temporel. La baisse des actions après le recul récent se traduit en un rendement attendu à long terme plus élevé. Pour cette raison, les investisseurs avec des objectifs financiers à long terme devraient, si possible, conserver leurs placements. Toutefois, la volatilité peut rester élevée à court terme.
  • Rééquilibrage du portefeuille. Pour les investisseurs avec une composition d’actifs à long terme, un rééquilibrage régulier peut aider à réduire le recul total des fonds en période de stress des marchés et contribuer potentiellement à une reprise plus rapide. Après un marché haussier pluriannuel, les répartitions en actions dans certains portefeuilles pourraient être plus élevées que les cibles à long terme. D’autres investisseurs qui se rapprochaient de leur répartition d’actifs cible au début de 2020 pourraient être sous-pondérés en actions après le recul récent. Le rééquilibrage vers une composition d’actifs neutre peut aider à conserver un portefeuille bien équilibré pendant les périodes de volatilité et à positionner le portefeuille pour l’étape de reprise.
  • Titres à revenu fixe et diversification de portefeuille. Tandis que les rendements des obligations gouvernementales atteignent de faibles niveaux, ils peuvent éventuellement devenir moins efficaces pour diversifier les portefeuilles multiactifs parce que les taux disposeront d’une marge de manœuvre moins grande pour reculer. Toutefois, les faibles rendements d’autres obligations d’État de qualité suggèrent que les rendements des obligations souveraines des États-Unis et du Canada pourraient encore reculer dans des scénarios économiques difficiles. Les obligations continuent de jouer un rôle essentiel dans un portefeuille bien équilibré pour diversifier le risque lié aux actions et fournir des liquidités.

 

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