La faiblesse des taux d’intérêt exacerbe à la fois la bulle de la dette et les défis environnementaux

John A. Cook
CIM
Vice-président principal, gestionnaire de portefeuille, cochef d’équipe
Gregory Payne
Ph. D., CFA
Vice-président principal, gestionnaire de portefeuille, cochef d’équipe

Pensées de l’équipe Greenchip :

 
  • Cette dette aurait pu être mieux investie dans les infrastructures et la production de matériaux de base.
  • La faiblesse des taux d’intérêt exacerbe à la fois la bulle de la dette et les défis environnementaux.
  • Nous sommes d’avis que les sociétés que nous avons soutenues utilisent le capital avec prudence pour produire davantage de ce dont le monde a le plus besoin.

Même si l’orientation de la grande transition énergétique semble plus certaine que jamais, les événements de mars 2023 auront certainement une incidence sur son rythme. Il est trop tôt pour savoir si la crise bancaire actuelle sera aussi grave qu’en 2008, voire pire, ou s’il s’agit simplement d’un soubresaut de la confiance qui peut être géré. Cela dit, la bulle mondiale du crédit est beaucoup plus importante qu’elle ne l’était en 2008 et les banques centrales disposent de moins d’options aujourd’hui.

Depuis 2012, The Economist publie en ligne un compteur de la dette publique mondiale. Il ressemble beaucoup à l’odomètre analogique d’une automobile des années 1970, qui roulerait à plus d’un million de kilomètres par seconde. La personne au volant verrait six chiffres flous sur la droite, tournant beaucoup trop vite pour que son œil puisse les discerner. Alors que sur la gauche, les chiffres, qui s’élèvent actuellement à 61 billions de dollars américains, lui sembleraient faussement immobiles. À la lecture de cet odomètre, n’importe qui se rendrait compte que la voiture vieillit et qu’elle se déplace beaucoup trop vite. Pire encore, l’outil de The Economist ne tient pas compte de la dette privée qui, selon certaines personnes, dépasserait 300 billions de dollars, soit trois fois le PIB mondial.

Malheureusement, le monde a reçu une piètre valeur pour tous ces emprunts accumulés, qui ont été utilisés principalement pour la consommation excédentaire. Nous vivons maintenant dans un état perpétuel d’insécurité financière, qui encourage la prise de loyers ou les paris sur les fluctuations des prix des titres, plutôt que l’investissement dans la création de valeur à long terme.

Des dizaines d’années de dépenses en immobilisations inadéquates dans les infrastructures et la production de matériaux de base nous ont privés des électrons et des molécules nécessaires pour soutenir notre économie mondiale de 100 billions de dollars, sans parler de sa croissance. Huit milliards de personnes font maintenant face à des conditions inflationnistes que les banques centrales auront du mal, voire ne parviendront pas, à contrôler. C’est un argument complexe, mais la faiblesse des taux d’intérêt ne résout pas le problème : elle exacerbe plutôt cette dynamique… de même que nos défis environnementaux.

Ce qui s’est produit sur les marchés boursiers le 10 mars (le jour de la faillite de la Silicon Valley Bank) a montré que les investisseurs demeurent blasés face à notre situation difficile. Devant le début possible d’une autre crise bancaire grave, ils ont vendu d’importants secteurs industriels et se sont tournés vers les mégatechnologies américaines, perçues comme une oasis de sécurité financière. Greenchip a vu quelques-unes de ses sociétés les plus sous-évaluées et les mieux gérées se déprécier de 10 % le même jour que la flambée du NASDAQ-100. Il est vrai que de nombreux chefs de file du secteur des technologies ont de solides bilans et de bonnes positions sur le marché, mais leurs cours boursiers sont généralement surévalués : la plupart n’ont pas besoin de plus de capitaux ou ne savent pas quoi en faire, et peu produisent quoi que ce soit pour résoudre nos plus grands défis. S’ils se portent si bien, pourquoi licencient-ils un nombre record de talents soi-disant « difficiles à attirer »?

Dans la deuxième moitié de mars, nous avons eu l’occasion d’investir une partie de nos liquidités accumulées dans des placements existants. Mis à part le rééquilibrage, nous n’avons pas fait grand-chose. En mars, le portefeuille affichait un escompte moyen pondéré de 10 % par rapport à notre calcul de la valeur intrinsèque. À la fin du mois, l’escompte était passé à 14 %. Mais ce n’est pas seulement une question de valeur; nous sommes d’avis que les équipes de direction que nous avons soutenues utilisent le capital des actionnaires avec prudence pour produire davantage de ce dont le monde a le plus besoin. Malheureusement, nous observons souvent le contraire sur le marché.

Les crises bancaires montrent à quel point nos décisions de capital ont été mauvaises. Espérons que cette fois-ci, nous nous rapprochons un peu plus d’une période moins futile.

 

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Rencontrez vos auteurs

John A. Cook
CIM
Vice-président principal, gestionnaire de portefeuille, cochef d’équipe

S’est joint à Mackenzie en 2021; expérience en placement depuis 1991

  • M. Cook compte 30 ans d’expérience dans les secteurs des fonds communs de placement,  du capital de risque et de la finance sociale.
  • Avant de cofonder Greenchip en 2007, M. Cook était président de MaRS Discovery District,  l’un des plus importants centres d’innovation au Canada. Il a également occupé divers postes de direction auprès de sociétés de fonds communs canadiennes.
  • Il est titulaire d’un B.A. de l’Université Queen’s et du titre de gestionnaire de placements  agréé (CIM)

Gregory Payne
Ph. D., CFA
Vice-président principal, gestionnaire de portefeuille, cochef d’équipe

S’est joint à Mackenzie en 2021; expérience en placement depuis 1999

  • M. Payne possède plus de 20 ans d’expérience dans le secteur financier et se consacre exclusivement depuis plus d’une décennie aux placements dans les secteurs de l’environnement.
  • Avant de cofonder Greenchip en 2007, M. Payne a participé à la gestion d’actifs institutionnels et de détail au sein d’une grande société de gestion de capital.
  • Il est titulaire d’un B.Sc. spécialisé en statistique et d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université de Toronto.