La biodiversité sur le marché obligataire

Konstantin Boehmer
MBA
VPP, chef de l’équipe des placements à revenu fixe, gestionnaire de portefeuille
Hadiza Djataou
MBA
VP, gestionnaire de portefeuille
Andrew Vasila
CFA
Analyste en placement, ESG et titres à revenu fixe mondiaux

Lorsque nous prenons le temps de vraiment contempler notre monde, il est difficile de ne pas être ébloui par les vastes paysages, les majestueuses créatures et la délicate vie végétale. 

La biodiversité décrit la grande variété de la vie sur notre planète. Elle englobe la génétique, les espèces et les écosystèmes; plus simplement, les plantes, les animaux et leurs habitats environnants. Tout, de la plus petite fleur à la plus grande baleine bleue, reflète une pièce d’un casse-tête complexe, qui évolue dans un cycle sophistiqué pour fournir l’air frais, l’eau propre et les ressources naturelles dont nous dépendons collectivement pour survivre.

Au-delà de sa beauté, la biodiversité est la force motrice d’une partie sous-estimée de notre économie mondiale qui prend la forme d’un capital naturel. Mais elle est de plus en plus à risque en raison des changements climatiques, des catastrophes naturelles continuelles et de l’activité humaine. Dans les lignes qui suivent, nous soulignons comment le marché obligataire a adopté la biodiversité et comment votre portefeuille peut contribuer à protéger notre planète.

La structure économique de la biodiversité

Le Forum économique mondial estime que plus de la moitié du PIB mondial dépend de la biodiversité et du capital naturel qui en résulte et qui soutient l’activité économique.1

Lorsque l’écosystème mondial est déséquilibré, il peut avoir un effet d’entraînement spectaculaire sur la productivité économique. Par exemple, les industries fortement tributaires de la nature, comme l’agriculture et la foresterie, sont menacées par la dégradation des terres, la baisse de rendement des cultures et une augmentation des maladies et des champignons qui menacent la vie végétale et les sources alimentaires de base.

Malgré l’importance économique et environnementale de la biodiversité, la perte des écosystèmes est critique et croissante. La dégradation des terres menace les forêts anciennes, et on estime qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction.2 Les catastrophes climatiques graves et les changements climatiques chroniques continuent de ravager certaines des régions les plus vulnérables et les plus importantes sur le plan écologique.

De plus, comme les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et graves, les inondations, les feux de forêt et les pannes d’électricité menacent notre mode de vie partout dans le monde. La destruction du monde naturel représente un risque pour les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les conséquences comprennent une inflation continuellement élevée et une crise des réfugiés climatiques.

Financement mixte

Le monde de la finance a longtemps été défini par deux mesures d’évaluation de la performance : le risque et le rendement. Bien que chacun de ces paramètres puisse tirer parti de l’intégration des facteurs ESG, le changement le plus unique découle de la prise en compte d’un troisième pilier potentiellement non corrélé : l’impact.

Le financement mixte est un concept qui vise à avoir un impact positif en utilisant le financement du développement pour tirer parti d’investissements supplémentaires dans les pays en développement. La biodiversité et la gérance écologique peuvent jouer un rôle clé dans l’amélioration des économies locales en créant des emplois et en réalisant la valeur du capital naturel.

Pour les gouvernements et les banques de développement, ces occasions ont inspiré certaines des transactions les plus novatrices dans le monde pour trouver et mobiliser des investissements dans les écosystèmes les plus purs et les plus importants. En voici quelques exemples :

Obligation pour la conservation de la faune (obligation Rhino) :

Les menaces qui pèsent sur la biodiversité mondiale se constatent peut-être les plus dans le nombre croissant d’espèces qui sont maintenant en voie de disparition. La déforestation, le braconnage et l’empiétement sur les habitats laissent d’innombrables espèces en danger d’extinction, des petites chauves-souris aux plus grandes girafes.

Au début de 2022, le marché obligataire a connu la première émission d’obligations pour la conservation de la faune, une structure unique qui lie les rendements des investisseurs à des résultats positifs. L’« obligation Rhino » a été à juste titre nommée ainsi pour financer des initiatives durables. Les investisseurs renoncent à leurs versements de coupons, qui servent plutôt à financer des refuges fauniques en Afrique du Sud.

À l’échéance, la Banque mondiale et les organismes partenaires récompenseront les investisseurs en leur versant un paiement unique pour la conservation, qui sera lié au taux de croissance de la population de rhinocéros noirs. En alignant les intérêts des investisseurs, des émetteurs, des organismes – et des rhinocéros –, le marché obligataire est entré dans l’univers de la biodiversité comme jamais auparavant.


Avec une croissance de 7,3 % de la population au cours de la première année, l’obligation Rhino cherche à doubler ses cibles d’impact écologique tout en procurant un rendement allant jusqu’à 50 points de base sur la durée de vie de l’obligation.

Swaps sur titres de créance pour la nature :

Bien qu’elle soit révolutionnaire, la structure des obligations pour la conservation de la faune est limitée par ses exigences coûteuses de financement supplémentaire de la part des promoteurs de projets, y compris du Fonds pour l’environnement mondial. Comme les banques centrales ont augmenté le coût du capital, le marché du financement durable a connu une contraction en même temps que d’autres émetteurs de titres de créance.

En mai 2023, l’Équateur a créé l’obligation phare Galapagos en lançant le plus important swap sur titres de créance pour la nature à l’échelle mondiale dans l’une des régions les plus riches en biodiversité au monde. Dans le cadre de cette transaction, l’Équateur a échangé de vieilles obligations se négociant à des niveaux assez bas contre de nouvelles obligations en vue de protéger l’environnement.

Cet échange a été rendu possible grâce au partenariat de l’Équateur avec la Banque interaméricaine de développement et la US International Development Finance Corp. L’obligation devrait doubler le financement annuel de la conservation dans la région, dans la foulée de l’engagement d’améliorer la réglementation sur la pêche durable et de rendre compte sur la Réserve maritime Hermandad, qui est protégée à l’échelle nationale. Cette région représente un habitat essentiel pour des espèces en voie de disparition, ainsi que pour la migration océanique, et la structure novatrice de l’obligation offre une protection conforme à l’engagement de l’Alliance mondiale pour les océans « 30 d’ici 30 » de protéger 30 % du territoire marin d’ici 2030.


Dans le cadre d’une opération unique, le swap sur titres de créance de l’Équateur a soutenu les investisseurs, les émetteurs et l’environnement. Centrée sur les îles Galapagos, cette transaction devrait générer un financement supplémentaire de 450 M$ pour la conservation marine.

Investir dans un avenir meilleur

En tant qu’investisseurs, nous regardons souvent au-delà des fluctuations à court terme pour nous concentrer sur l’avenir. Tout comme nous espérons que nos décisions aideront les investisseurs à financer l’éducation, l’accession à la propriété et la retraite, nous visons à harmoniser nos placements avec un monde plus durable que nous espérons créer.

Nous croyons que nos occasions de placement dans des titres à revenu fixe durables constituent également de bons choix financiers. Devant des occasions de faire le bien et de bien faire, investir dans des solutions de titres à revenu fixe durables établit un équilibre entre les besoins actuels et les occasions futures.

Découvrez nos solutions de titres à revenu fixe durables :

Fonds mondial d’obligations durables Mackenzie

FNB mondial d’obligations durables Mackenzie (MGSB)

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1 WEF New Nature Economy Report (2020)

2 Rapport IPBES (2022) Résumé à l’intention des décideurs de l’évaluation thématique de l’utilisation durable des espèces sauvages de la Plateforme scientifique et politique intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) (zenodo.org)


Le contenu de cet article (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vente ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation. Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des commissions de vente et de suivi, ainsi qu’à des frais de gestion et autres. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire. Le présent document pourrait renfermer des renseignements prospectifs qui décrivent nos attentes actuelles ou nos prédictions pour l’avenir ou celles de tiers. Les renseignements prospectifs sont par leur nature assujettis, entre autres, à des risques, incertitudes et hypothèses pouvant donner lieu à des écarts significatifs entre les résultats réels et ceux exprimés dans les présentes. Ces risques, incertitudes et hypothèses comprennent, mais sans s’y limiter, les conditions générales économiques, politiques et des marchés, les taux d’intérêt et de change, la volatilité des marchés boursiers et financiers, la concurrence commerciale, les changements technologiques, les changements sur le plan de la réglementation gouvernementale, les changements au chapitre des lois fiscales, les poursuites judiciaires ou réglementaires inattendues et les catastrophes. Veuillez soigneusement prendre en compte ces facteurs et d’autres facteurs et ne vous fiez pas indûment aux renseignements prospectifs. Tout renseignement prospectif contenu dans les présentes n’est valable qu’au 16 janvier 2024. Il ne faut pas s’attendre à ce que ces renseignements soient mis à jour, complétés ou révisés par suite de nouveaux renseignements, de circonstances changeantes, d’événements futurs ou pour d’autres raisons. Le contenu de ce document (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement, ni comme une offre de vente ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

Rencontrez vos auteurs

Konstantin Boehmer
MBA
VPP, chef de l’équipe des placements à revenu fixe, gestionnaire de portefeuille

Entré chez Mackenzie en 2013

  • Chargé de la gestion active de 60 milliards $ d’actifs à revenu fixe mondiaux à l’aide de stratégies fondamentales et quantitatives/techniques.
  • Auparavant, il a occupé des fonctions de gestionnaire principal de portefeuilles à revenu fixe en Allemagne et à New York auprès d’une société de placement mondiale.
  • Titulaire d’un baccalauréat en commerce européen et en espagnol et d’une maîtrise en administration des affaires de la Sloan School of Management du Massachusetts Institute of Technology.

Hadiza Djataou
MBA
VP, gestionnaire de portefeuille

Entrée chez Mackenzie en 2019

  •  Responsable de la gestion active des mandats à revenu fixe mondiaux, à l’aide de stratégies fondamentales et quantitatives. Participe à l’intégration des facteurs ESG aux mandats à revenu fixe.
  • Elle a exercé pendant 12 ans les fonctions de gestionnaire de portefeuille à revenu fixe au sein d’une société de placement mondiale à Paris, où elle était responsable des portefeuilles de titres de créance mondiaux et des portefeuilles globaux d’obligations.
  • Titulaire d’un baccalauréat en mathématiques et en sciences informatiques, de deux maîtrises en sciences bancaires, en politiques monétaires et en finance internationale de l’Université Paris Dauphine, et d’un MBA de l’Université de Washington.

Andrew Vasila
CFA
Analyste en placement, ESG et titres à revenu fixe mondiaux

S’est joint à Mackenzie en 2019

  • Responsable du développement et de l’analyse de modèles exclusifs, utilisés dans le cadre des processus de recherche en placements et de gestion de portefeuille de l’équipe.
  • Il a travaillé à l’évolution des capacités de recherche de l’équipe en ce qui concerne l’analyse du risque souverain, la préparation des régimes de pension et l’évaluation quantitative des facteurs ESG pour les émetteurs privés et souverains.
  • B.Sc. en mathématiques appliquées et B.A. en économie de l’Université Queen’s.